LAUSR

L’atteinte musculaire des sujets atteints d’hypothyroïdie sévère est bien connue. En revanche, la survenue d’un syndrome des loges (SL) est exceptionnelle. Nous décrivons ici le cas d’une patiente ayant présenté un SL antérotibial bilatéral après un arrêt de traitement par lévothyroxine. Case report Une jeune femme de 28 ans présentant une agénésie thyroïdienne congénitale a interrompu depuis 3 mois son opothérapie substitutive. Lors de la reprise de la marche active à l’issue du confinement lié au COVID-19, une intense douleur musculaire, une paralysie des releveurs du pied, et une rhabdomyolyse sévère (CPK 26 059 UI/L) se sont développées. Une fasciotomie des loges antérieure et externe des deux membres a été réalisée en urgence devant un aspect ischémique des jambiers antérieurs. Aucune étiologie de myosite auto-immune (panel DOT-myosite) ou facteur aggravant n’ont été retrouvés, hormis la constatation d’une hypothyroïdie significative : TSH 93μUI/mL avec des hormones périphériques indosables. L’IRM postopératoire a retrouvé un œdème marqué des fascias et des muscles des loges antéro-externes. La lévothyroxine a été reprise progressivement. L’évolution postopératoire a été favorable avec une diminution des douleurs et une décroissance biologique des marqueurs de rhabdomyolyse. Conclusion Lors d’une hypothyroïdie sévère, les pressions musculaires compartimentales augmentent, et de minimes traumatismes musculaires liés à un effort physique modéré peuvent suffire à entraîner une importante rhabdomyolyse. Cette association favoriserait la survenue d’un syndrome des loges.