LAUSR

Introduction Le projet Objectifs Peau a pour objectif de decrire la prevalence, l’impact personnel, le parcours de soin et le retentissement autant familial, professionnel que sur la qualite de vie (QdV) des principales dermatoses dans la population francaise (PF). Nous rapportons les principales donnees concernant la rosacee(R). Materiel et methodes Un echantillon de 20000 individus representatifs de la PF > 15 ans, a ete specifiquement cree selon la methode des quotas. La QdV a ete mesuree par l’ EQ-5D. Resultats Au total, 6115 sujets (30,6 %) declaraient au moins 1 dermatose au cours des 12 derniers mois. La prevalence declaree de la R etait de 1,39 % {[IC95 : 1,23 ;1,56] ;H : 0,8 % ;F : 2 %}. L’âge moyen etait de de 47,4 ans [mediane 47 ans]. Dans 87 % des cas le diagnostic avait ete pose par un medecin (dont 68 % un dermatologue), des la 1ere consultation dans 81 % des cas. 93,2 % avaient la peau claire (phototype 1, 2 ou 3) et 94,6 % declaraient avoir une peau sensible ou tres sensible ; 63,4 % se plaignaient de demangeaisons et 46,2 % de picotements. Parmi les sujets, 39 % disaient etre suivis par un medecin pour leur R, dont 50 % par un dermatologue. La R etait declaree « tres ou assez genante » dans la vie personnelle par 53 % des sujets et dans la vie professionnelle par 60 %. Parmi les moins de 34 ans, 35 % avaient le sentiment que la R affecte leur vie sexuelle, vs 13 % chez les plus âges. Le score EQ-5D confirmait une QdV inferieure a celle de la population sans dermatose (67,6 ± 21,7 vs 74,9 ± 15,1 ; p  Discussion Ce travail apporte pour la 1ere fois des donnees epidemiologiques sur la R a l’echelle de la population francaise adulte, les rares donnees connues n’etant jamais populationnelles. Par extrapolation a l’ensemble de la population, la R toucherait plus de 812000 Francais de plus de 15 ans dont une large majorite de femmes et plus souvent apres 40 ans. La prevalence de 1,4 % est un peu inferieure a celle connue dans d’autres pays europeens, mais la comparaison a des etudes non populationnelles est difficile. L’etude permet de quantifier des elements que le dermatologue rencontre dans sa pratique. La R predomine nettement sur peau claire (> 90 %), chiffre qui n’avait jamais ete evalue precisement. Les signes fonctionnels sont extremement frequents, notamment le prurit qui est meconnu ou sous-estime dans la R. La notion de peau sensible est classique. Outre les signes fonctionnels qu’elle induit, la R a une implication majeure dans la vie quotidienne sociale, professionnelle et affective, notamment chez les plus jeunes ou l’impact sur la vie sexuelle n’avait jamais ete evalue. Discussion La mise a disposition de ces donnees factuelles, permettent de mieux apprehender : 1. l’epidemiologie de la R en France, 2. l’importance des symptomes ressentis par les patients, 3. le retentissement sur la QdV dans plusieurs de ses dimensions. Conclusion Ces elements sont essentiels pour une meilleure comprehension et prise en charge de la R.