Introduction Le mois de ramadan est un des cinq piliers de l’Islam. Il impose entre autre aux musulmans de jeuner du lever au coucher du soleil. Les personnes atteintes de… Click to show full abstract
Introduction Le mois de ramadan est un des cinq piliers de l’Islam. Il impose entre autre aux musulmans de jeuner du lever au coucher du soleil. Les personnes atteintes de maladies physiques ou mentales en sont dispensees. Malgre ces exemptions, la volonte de jeuner des patients entraine des problemes d’observance pour les traitements systemiques. Qu’en est-il des traitements locaux ? Materiel et methodes Etude observationnelle monocentrique realisee au centre hospitalo-universitaire de Marrakech a travers un questionnaire traduit en arabe dialectal, sur un echantillon de 150 patients musulmans en âge et capacite de jeuner et dont la pathologie necessitait un traitement local. Resultats Cinquante-neuf hommes et 91 femmes ont ete interroges. Quarante-huit pour cent des motifs de consultation etaient representes par le psoriasis, les onychomycoses, l’eczema, l’acne et les mycoses cutanees. Parmi les repondeurs, 92 % affirmaient qu’utiliser un traitement par creme n’interferait pas avec le jeune et 88 % repondaient que meme dans le cas contraire, ils accepteraient de l’appliquer s’il y avait prescription. Les infiltrations locales etaient jugees incompatibles avec le jeune pour 12 %. Les produits cosmetiques etaient a eviter pendant cette periode pour 22 % car juges « embellissant ». Tous les repondeurs etaient d’avis que l’usage de dermocorticoides et d’antifongiques locaux etait tolere et necessaire. Les solutions filmogenes etaient incompatibles avec la pratique des ablutions pour 38 %. La phototherapie ne semblait poser de probleme a aucun des repondeurs. Discussion L’importance du mois de ramadan et du jeune dans les pays musulmans a conduit a adapter les protocoles therapeutiques par voix systemique. Pour les traitements topiques, tres peu de donnees sur les opinions et pratiques des patients sont disponibles. Une etude realisee en 2012 sur 100 patients musulmans vivants en Angleterre montre que plus d’un tiers n’utiliseraient pas de traitement topique durant cette periode et un autre tiers admettent que si ce traitement pouvait rompre leur jeune, ils ne l’appliqueraient pas. Par ailleurs 22,6 % estimaient egalement que la phototherapie etait a bannir durant ce mois. Ces avis etaient essentiellement trouves chez les patients musulmans vivant en Angleterre mais nes dans un autre pays. Ces chiffres sont tres eloignes de ceux de notre etude. Cela est peut-etre du a un meilleur acces a l’information dans un pays musulman, ou ce genre de questions est regulierement traite. Certains pays occidentaux tentent de pallier ces difficultes en publiant des fiches d’informations. Conclusion Alors qu’il est observe par des milliards de personnes a travers le monde, le mois de ramadan genere un vrai defi de gestion therapeutique pour de nombreux medecins. Malgre certaines croyances, les traitements locaux n’interferent pas avec l’observance du jeune. Mieux comprendre les comportements actuels permettrait aux dermatologues de mieux encadrer leurs patients.
               
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