Introduction Tres peu de cas de melanomes sont publies chez les patients deficients intellectuels (DI). Les facteurs pronostiques au diagnostic n’ont jamais ete etudies dans cette population. L’objectif de ce… Click to show full abstract
Introduction Tres peu de cas de melanomes sont publies chez les patients deficients intellectuels (DI). Les facteurs pronostiques au diagnostic n’ont jamais ete etudies dans cette population. L’objectif de ce travail etait d’evaluer si le diagnostic est fait a un stade plus tardif dans cette population, pouvant entrainer un pronostic plus defavorable. Materiel et methodes Les cas de melanomes extraits du Registre des Tumeurs de l’Herault de 1995 a 2015 ont ete croises avec une liste de patients adultes DI residant dans l’Herault, permettant d’identifier les cas de melanomes dans la population DI. Les facteurs pronostiques principaux de ces patients ont ete compares aux donnees des patients du Registre des Tumeurs de l’Herault et aux donnees de la file active de melanomes pris en charge au centre hospitalo-universitaire de Montpellier, inclus dans la base de donnees Reseau pour la Recherche et l’Investigation Clinique sur le Melanome (RIC-Mel). Resultats Dix cas de melanomes chez des patients DI ont ete inclus et compares aux 3804 cas du Registre des Tumeurs de l’Herault et aux 1024 patients inclus dans la base RIC-Mel par Montpellier pour la periode consideree. L’indice de Breslow moyen au diagnostic etait de 7,49 mm, compare a 1,89 mm dans le Registre (p = 0,0063) et 2,36 mm dans la base RIC-Mel (p = 0,0234) ; 28,6 % des tumeurs etaient ulcerees par rapport a 20,9 % dans le Registre et 26,3 % dans la base RIC-Mel. Le stade au diagnostic etait superieur au stade IIB pour 57,1 % des patients DI ; dans le Registre, cette proportion etait de 11,4 % (p = 0,0369) et dans la base RIC-Mel, de 27,4 % (p = 0,0965). Discussion Chez les patients DI etudies, les facteurs pronostiques au diagnostic sont plus defavorables : un indice de Breslow plus eleve et un stade plus avance que les patients non DI, mais une proportion comparable de tumeurs ulcerees. Ces facteurs pejoratifs temoignent d’un diagnostic plus tardif dans cette population. Peu de donnees sont connues sur l’association melanome et DI. Chez les patients porteurs d’un syndrome de Down, l’incidence du melanome est plus faible que dans la population generale. Ce phenomene pourrait s’expliquer par une exposition solaire plus faible, mais aussi par des facteurs genetiques. Cependant, cette etude n’evalue pas l’incidence du melanome chez les patients DI mais uniquement les facteurs pronostiques. Ce travail souligne egalement la necessite d’ameliorer le depistage dans cette population. Conclusion Chez les patients DI, le melanome est diagnostique a un stade plus avance que chez les patients atteints de melanome en general, conduisant a un pronostic plus defavorable.
               
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