LAUSR

Introduction Quatre especes de Human polyomaviridae (HPyV) ont ete definitivement impliquees dans des affections cutanees. HPyV 6 et HPyV 7 ont ete associes a une eruption dyskeratosique prurigineuse chez 6 patients, dont 5 etaient immunodeprimes. L’examen histopathologique revele un aspect caracteristique en « plumage de paon ». Tres peu de cas de dermatoses dyskeratosiques associees a HPyV ont ete rapportes et il n’existe aucun traitement etabli. Nous decrivons dans ce travail le cas d’un patient immunodeprime ayant presente une erythrodermie confondue avec le syndrome de Sezary, puis diagnostique comme eruption dyskeratosique associee a HPyV 7, et traite avec cidofovir par voie intraveineuse. Observations Nous rapportons le cas d’un homme de 64 ans ayant des antecedents de carcinome epidermoide de la langue, de lymphome B nodal de la zone marginale et de lymphome T peripherique nodal traite par chimiotherapie et greffe autologue de cellules souches hematopoietiques, qui a presente une erythrodermie prurigineuse associee a des plaques grises des flancs et des membres inferieurs et une keratodermie palmoplantaire. Il n’y avait pas de cellule de Sezary a l’examen du frottis sanguin peripherique ni d’anomalie du phenotypage lymphocytaire T sanguin evocatrice de syndrome de Sezary en cytometrie en flux. Une biopsie cutanee lesionnelle a revele un aspect typique de « plumage de paon » caracteristique et la virologie a identifie HPyV 7. Le diagnostic de dermatose dyskeratosique associee a HPyV 7 a ete pose et le patient a ete traite avec du cidofovir avec une efficacite partielle et une diminution du prurit. Discussion Dans la litterature, 4 autres cas de dermatoses dyskeratosiques associes au HpyV 7 ont ete decrits. HpyV 7 peut etre present dans la peau des sujets sains mais les charges virales dans les lesions cutanees des patients atteints de dermatose dyskeratosique etaient 103 a 104 fois plus elevees que celles d’une peau normale. L’examen histopathologique revele un aspect typique de « plumage de paon » et HPyV 7 est detecte dans la peau. Le traitement est non codifie, base sur le cidofovir et l’acitretine qui module la proliferation des keratinocytes et possede des proprietes immunomodulatrices. Conclusion Nous rapportons un cas original d’eruption dyskeratosique associee a l’infection par HPyV 7 qui se presente sous la forme d’erythrodermie et de keratodermie palmoplantaire, avec une reponse partielle au cidofovir. La description de ces cas et de leur reponse au traitement est importante pour ameliorer notre comprehension de cette affection cutanee rare.