Objectif Les patients atteints de BPCO sont frequemment colonises par Aspergillus fumigatus (49–87 %) et a risque de developper des formes invasives d’aspergillose dont la mortalite est importante et l’incidence (environ… Click to show full abstract
Objectif Les patients atteints de BPCO sont frequemment colonises par Aspergillus fumigatus (49–87 %) et a risque de developper des formes invasives d’aspergillose dont la mortalite est importante et l’incidence (environ 2 %) probablement sous-estimee. Afin de mieux comprendre le role de l’exposition environnementale aux moisissures dans ces infections, nous avons caracterise la flore fongique domiciliaire de patients atteints de BPCO et evalue son impact sur le risque de colonisation et sensibilisation fongiques par A. fumigatus . Methodes Soixante-deux patients ont ete prospectivement recrutes au CHRU de Lille entre aout 2011 et novembre 2015. La flore fongique domiciliaire a ete caracterisee a partir de capteurs electrostatiques a poussieres exposes 10 semaines dans la chambre du patient et analyses par culture. Un examen mycologique des crachats, et une recherche d’ Aspergillus par PCR en temps reel ont ete effectues. La presence d’anticorps anti- Aspergillus a ete recherchee par methode Elisa et immunoprecipitation. Resultats Le sex-ratio etait de 2,6 et l’âge moyen de 63,3 ± 10,4 ans. Neuf patients etaient atteints de BPCO moderee (stade GOLD II), 28 de BPCO severe (stade III) et 25 de BPCO tres severe (stade IV). Dans les 51 capteurs a poussieres analyses, 1 a 159 colonies par capteur, representant 1 a 13 genres ou especes ont ete mises en evidence. Penicillium , Cladosporium , A. fumigatus et les mucorales ont ete les moisissures les plus frequemment identifiees (90,2 %, 64,7 %, 49 % et 33 % des capteurs a poussieres, respectivement). La recherche d’ A. fumigatus dans les crachats et/ou d’anticorps anti- A. fumigatus etait positive pour 31 patients (50 %). Le nombre median de colonies detecte dans les capteurs a poussieres et la diversite etaient similaires pour les patients « colonises et/ou sensibilises par A. fumigatus » et « non colonises/non sensibilises par A. fumigatus » (18 vs. 22,5 colonies et 6 vs. 7 genres/especes par capteur, respectivement), de meme que la frequence de positivite a A. fumigatus (50 % vs. 48 %) et le nombre median de colonies d’ A. fumigatus (3 vs. 2 colonies). La frequence de sensibilisation par A. fumigatus etait plus elevee pour les patients exposes a un niveau tres eleve de contamination fongique (75 % vs. 36–52 %). Conclusion La flore fongique identifiee dans les logements des patients est globalement similaire a celle rapportee dans les logements d’autres regions, mais la frequence d’isolement d’ A. fumigatus et de mucorales est plus elevee. Nos resultats indiquent qu’un niveau tres eleve d’exposition domestique aux moisissures pourrait favoriser la sensibilisation a A. fumigatus chez les patients atteints de BPCO.
               
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