LAUSR

Introduction En 2016, 372 patients ont beneficie d’une greffe pulmonaire en France. La chirurgie necessite une thoracotomie uni- ou bilaterale, parfois associee a une sternotomie. L’incidence des douleurs postoperatoires est variable selon les etudes, mais la douleur neuropathique (DN) dans cette situation a ete peu etudiee. Methodes Etude monocentrique realisee au sein de l’hopital Nord de Marseille, regroupant tous les patients consecutifs ayant un antecedent de greffe pulmonaire et hospitalises entre le 1 er janvier et le 15 mars 2012. Les patients etaient separes en un groupe 1 (greffe   3 mois). Le CPJ etait le score au questionnaire DN4. Les criteres secondaires etaient le terrain, le type de chirurgie, les donnees demographiques et le questionnaire de QdV de Saint-Antoine (QDSA). L’etude a ete validee par comite d’ethique. Resultats Au total, 43 patients ont ete inclus. La prevalence estimee de la DN etait de 32 % (54 % en aigu et 25 % apres 3 mois). Il n’y avait pas de difference selon l’atteinte respiratoire sous-jacente mais > 50 % des greffes monopulmonaires avait un DN4 positif, versus 25 % des greffes bipulmonaires. La douleur severe postoperatoire semble liee a la survenue de DN. Tous les patients algiques avant la greffe l’etait aussi apres et 60 % presentait une DN. Parmi, 64 % decrivait au QDSA une douleur « obsedante » ou « torturante » (score > 3), dont 100 % des greffes monopulmonaires douloureux. Au total, 75 % avait un retentissement sur le quotidien et 66 % sur la qualite du sommeil. Nous avons identifie 6 axes principaux de representation de la douleur : anxiete, fatalisme, persecution, depression, banalisation et regret. Conclusion La DN est presente chez un tiers des patients greffes avec un retentissement majeur sur la QdV. La sternotomie et la douleur non controlee en postoperatoire semble liees a sa survenue. Les greffes monopulmonaires semblent plus affectes par la DN. Ce travail montre qu’une information preoperatoire des patients est fondamentale, ainsi qu’un traitement antalgique postoperatoire optimise.