Perméable au bruissement perpétuel du monde, le sujet des poèmes de Jean Tardieu rend compte de cette perturbation majeure. Dans deux récits du recueil La première Personne du singulier (1952), «… Click to show full abstract
Perméable au bruissement perpétuel du monde, le sujet des poèmes de Jean Tardieu rend compte de cette perturbation majeure. Dans deux récits du recueil La première Personne du singulier (1952), « La Conversation » et la visite chez les Sauvage des « Trois souvenirs d’un figurant », le narrateur se présente comme un écouteur fasciné par une énigme sonore. L’examen de la première scène d’écoute met en évidence une vive sensibilité personnelle aux contrastes de la mimique vocale, aux modulations vocaliques qui communiquent les émotions humaines. La seconde scène, dont les protagonistes épient le flux et le reflux d’un bruit derrière une porte, révèle l’inquiétude et l’excitation que suscitent l’objet dérobé mais aussi l’éclosion du son, appréhendée comme une séparation. De la résonance, le sujet se délivre en émettant à son tour. La vocation poétique de Jean Tardieu paraît ainsi trouver son origine dans la nécessité de transcrire le rythme, murmure ou martèlement, qui lui parvient depuis toujours.
               
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