Les dernieres annees 1960 sont marquees par une vague regionaliste dans tout le monde occidental, particulierement notable en France parce qu’elle est en rupture avec l’ideologie « jacobine » et parce qu’elle est… Click to show full abstract
Les dernieres annees 1960 sont marquees par une vague regionaliste dans tout le monde occidental, particulierement notable en France parce qu’elle est en rupture avec l’ideologie « jacobine » et parce qu’elle est clairement ancree a gauche. Plusieurs causes permettent de la comprendre, telles que la « decouverte » de l’amenagement du territoire dans les annees d’apres-guerre, les changements socio- economiques des Trente Glorieuses, l’influence des luttes de decolonisation ou encore l’impact de Mai 68. Plus que tout autre parti, c’est le PSU qui symbolise l’integration de la question regionale a gauche. Son elaboration doctrinale se fait en deux etapes, productrices de deux heritages : il developpe tout d’abord un regionalisme democratique et legitimiste en 1966-1967, avant d’elaborer une approche nationalitaire plus revolutionnaire en 1971-1974. Progressivement, d’autres organisations de gauche et d’extreme gauche integrent egalement une reflexion en nouveaute sur la question regionale. Si ce gauchisme regionaliste a des justifications culturelles et democratiques – respect et developpement des cultures populaires, autogestion des questions territoriales par ceux qui sont concernes –, il a aussi une dimension cognitive et strategique. L’objectif est de territorialiser les problemes sociaux pour demontrer qu’ils sont le produit du developpement inegal du capitalisme ; d’affirmer que l’Etat n’est pas qu’un instrument dans les mains des capitalistes, mais aussi un acteur direct de l’oppression des peripheries par ses politiques centralisatrices et uniformisantes ; et enfin d’esperer qu’une fusion des differentes luttes locales en des mouvements sociaux regionaux aidera a faire avancer l’agenda revolutionnaire.
               
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